Les petites et moyennes entreprises (PME), véritables piliers de l’économie marocaine, se distinguent aujourd’hui comme des acteurs essentiels du développement social et économique du Royaume. Pourtant, elles demeurent confrontées à des défis structurels qui freinent leur plein épanouissement.
Chaque 27 juin, la Journée internationale des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), célébrée depuis 2017, rappelle le rôle majeur de ces acteurs dans la création d’emploi et la croissance. Au Maroc, ces entreprises représentent 93 % du tissu économique , emploient plus de 73 % de la main-d’œuvre du secteur privé et contribuent à près de 30 % du PIB national .
En 2023, plus de 69 000 nouvelles entreprises ont vu le jour, dont une large part de très petites entreprises (TPE). Toutefois, leur fragilité est manifeste : près de 80 % des TPE disparaissent avant leur cinquième année. Les freins principaux ? Accès au financement, lourdeur administrative, accompagnement insuffisant et lenteur de la transition numérique.
Face à ces obstacles, l’État a mis en œuvre plusieurs initiatives structurantes. Lancé début 2020, le programme Intelaka a déjà soutenu plus de 50 000 porteurs de projets. Depuis 2022, le programme Forsa, combinant accompagnement et prêts d’honneur, a appuyé plus de 20 000 projets, ciblant prioritairement les jeunes, les femmes et les régions rurales.
Par ailleurs, l’Agence Maroc PME a accompagné plus de 6 700 projets entre 2020 et 2023, pour un montant global d’investissements de 13 milliards de dirhams et la création de plus de 133 000 emplois directs et indirects . Sur le plan réglementaire, de nombreuses réformes portent leurs fruits : révision du Code des marchés publics, dématérialisation des procédures via la plateforme CRI Invest, et loi sur le statut de l’auto-entrepreneur, qui a permis l’intégration formelle de plus de 370 000 personnes.
Malgré ces avancées, les PME peinent encore à s’intégrer aux chaînes de valeur dominées par de grands groupes dans des secteurs stratégiques (automobile, aéronautique, textile…). Pour renforcer leur contribution au développement économique et durable, il est impératif de : Poursuivre les réformes favorisant l’accès à la commande publique et aux financements, renforcer l’accompagnement, notamment en matière de digitalisation, d’innovation et de transition écologique et promouvoir une inclusion géographique et sectorielle plus large.
À l’heure où le monde évolue vers une économie verte, numérique et innovante, les PME marocaines ont un rôle déterminant à jouer. Leur succès dépendra de leur capacité à s’adapter et de l’accompagnement soutenu des pouvoirs publics et des acteurs privés.
Alors que la Journée internationale des MPME approche, il est bon de rappeler que derrière chaque petite entreprise se trouvent un projet de vie, un emploi ou une famille à soutenir.