La Cour des comptes allemande a tiré la sonnette d’alarme sur les lacunes critiques en matière de cybersécurité au sein des infrastructures informatiques de l’État fédéral. Dans un rapport transmis à la commission du budget du Bundestag, elle révèle que moins de 10 % des centres de données respectent les standards minimaux de sécurité, et que nombre d’entre eux sont dépourvus de systèmes de secours en cas de crise.
Le document dénonce une informatique gouvernementale mal préparée face aux menaces actuelles. Plus d’une centaine de centres de données fédéraux présentent un niveau de sécurité jugé insuffisant. L’absence de géoredondance pour les services critiques soulève des risques pour les fonctions régaliennes de l’État.
La Cour pointe également la fragmentation du paysage institutionnel : 77 autorités ou organismes sont impliqués dans la cybersécurité, sans coordination suffisante. La stratégie nationale, révisée récemment par la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser, est critiquée pour son manque d’évaluation des besoins humains et financiers, et son efficacité reste floue.
Les auditeurs appellent à une réforme en profondeur, prônant une centralisation de la gestion, une simplification des structures et un meilleur contrôle des dépenses, en rappelant que l’augmentation des moyens ne garantit pas à elle seule une meilleure sécurité.
Le ministre fédéral de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a réaffirmé jeudi, lors d’une visite à l’Office fédéral pour la sécurité des technologies de l’information (BSI), l’engagement du gouvernement à renforcer la résilience du pays face aux menaces numériques croissantes.