Le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a insisté jeudi à Rabat sur la nécessité d’une coopération internationale renforcée afin de développer la finance islamique, lors du 23ᵉ Forum sur la Stabilité Financière Islamique organisé par BAM et le Conseil des services financiers islamiques (IFSB).
« Les défis actuels de la finance islamique appellent à une collaboration mondiale accrue, alliant respect des standards internationaux et prise en compte des spécificités nationales », a souligné M. Jouahri. Il a identifié quatre enjeux majeurs : la conformité à la charia, la gestion de la liquidité, le financement durable, et les risques liés à la digitalisation.
La finance islamique s’intègre de plus en plus au système financier international. « L’approche basée sur des principes permet aux régulateurs d’adapter les normes aux réalités locales », a expliqué le Wali, mettant en avant l’exemple marocain avec la création d’un système centralisé de fatwas, garantissant la conformité des produits financiers et renforçant la confiance des acteurs.
Au Maroc, la finance participative représente aujourd’hui 2 % des actifs bancaires, un secteur soutenu par un cadre réglementaire, institutionnel et fiscal élaboré depuis 2015 grâce à une coopération étroite avec le Conseil supérieur des oulémas.
M. Jouahri a également salué le rôle crucial de l’IFSB dans la normalisation et la coopération internationales, rappelant les progrès accomplis depuis sa création en 2003 et la réforme de son cadre de gouvernance visant à répondre aux nouveaux défis.
Le forum, qui s’est tenu du 1er au 3 juillet à Rabat, a réuni plus de 130 membres de l’IFSB, parmi lesquels des représentants de banques centrales, autorités de régulation et acteurs du secteur financier international.