Les pharmaciens montent au créneau et exigent la saisie de compléments alimentaires

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La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a appelé le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, à ouvrir une enquête officielle sur les circuits illégaux de distribution de compléments alimentaires prétendument utilisés pour traiter l’anxiété, améliorer l’humeur ou renforcer l’immunité, demandant leur saisie immédiate.

Dans une plainte adressée au ministre, la Confédération affirme avoir constaté la vente de produits contenant des plantes médicinales relevant du monopole pharmaceutique en dehors des circuits légaux, notamment dans les herboristeries, les magasins bio, les plateformes numériques ou encore les parapharmacies non agréées.
Parmi les produits incriminés figurent le Panax ginseng, commercialisé en ligne pour ses effets supposés contre l’anxiété et en faveur du bien-être mental ; la Passiflora incarnata, vendue dans des magasins bio comme remède contre l’insomnie ; et la Valeriana officinalis, disponible dans des circuits informels pour lutter contre le stress et les troubles du sommeil, selon la même source.

La CSPM a rappelé au ministre que depuis l’arrêté ministériel du 30 avril 2019, le Maroc reconnaît officiellement la Pharmacopée européenne et la Pharmacopée américaine (USP) comme références réglementaires. En vertu de la loi 17-04 (notamment ses articles 4, 30 et 108), toute substance répertoriée dans ces pharmacopées relève du monopole pharmaceutique en matière de dispensation et de distribution.

Bien que ces produits soient commercialisés sous l’appellation “naturels”, la Confédération souligne qu’ils contiennent des substances actives ayant un effet pharmacologique avéré, et ne doivent être délivrés que sous la supervision d’un pharmacien qualifié.
Elle fonde sa requête sur plusieurs bases légales, notamment sur les articles 4, 30, 108 de la loi 17-04, respectivement qui définit comme médicament toute substance ayant un effet physiologique, sur le monopole pharmaceutique, et qui interdit la vente de médicaments en dehors des pharmacies, ainsi que l’arrêté du 30 avril 2019 précité.

En conséquence, la CSPM demande l’ouverture d’une enquête officielle sur les circuits illégaux de distribution ; la saisie immédiate des produits concernés, un éclaircissement réglementaire sur le statut des plantes inscrites dans les pharmacopées lorsqu’elles sont utilisées dans des compléments alimentaires ; et une campagne de sensibilisation sur les risques liés à ces produits à destination des consommateurs.
Elle insiste enfin sur la nécessité d’appliquer strictement les sanctions prévues par la législation pharmaceutique en vigueur.

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