Le réseau d’irrigation de la plaine de Saïss, alimenté par les eaux du barrage M’Dez, est désormais opérationnel. Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a donné mercredi 2 juillet le coup d’envoi de la mise en eau de la première tranche du projet depuis la province d’El Hajeb.
Ce projet structurant, lancé par SM le Roi Mohammed VI et mobilisant un investissement de 9 milliards de dirhams, concerne dans sa première phase 10.000 hectares. Il comprend la pose de 57 km de conduites principales, 350 km de réseaux de distribution, 1.500 bornes d’irrigation et des pistes pour désenclaver les zones rurales.
Lors d’une visite à la commune de Laqsir, le ministre et le gouverneur de la province ont inspecté la cheminée d’équilibre, un ouvrage de 80 mètres de haut assurant la régulation du débit en provenance du barrage, ainsi que l’ouvrage de régulation OB3.
Les premières exploitations, situées à El Hajeb, Meknès et Sefrou, ont reçu l’eau via des bornes individuelles reliées à des systèmes d’irrigation goutte-à-goutte. À Aghbalou Akourar (province de Sefrou), une exploitation oléicole de 8,5 hectares a également été mise en eau, après la visite de l’ouvrage de régulation OB2.
Au total, le projet bénéficiera à 22 communes réparties entre les préfectures de Fès, Meknès et les provinces d’El Hajeb, Sefrou et Moulay Yacoub. Il vise à substituer les prélèvements sur les nappes phréatiques par un apport d’eau de surface pour irriguer 30.000 hectares, grâce à un volume annuel mobilisé de 125 millions de m³ d’eau, provenant du barrage M’Dez, situé à plus de 90 km.
Inscrit dans les stratégies Plan Maroc Vert et Génération Green, ce projet est un levier majeur face aux effets du changement climatique. Il permet de renforcer la résilience des petits agriculteurs, d’améliorer la productivité et de préserver les ressources hydriques.
Près de 4.500 exploitations agricoles bénéficieront directement de cette initiative, dont 90% appartiennent à des petits agriculteurs possédant moins de 5 hectares. Le ministre a salué un « rêve devenu réalité », soulignant l’impact structurant du projet pour la région.
Financé avec l’appui de la BERD, qui a mobilisé 50 millions d’euros en dons via le Fonds Vert pour le Climat et l’Union européenne, le projet a été distingué par le prix BERD du meilleur projet dans la catégorie « Adaptation au changement climatique ».
La plaine de Saïss entre ainsi dans une nouvelle ère, marquée par une gestion durable de l’eau et une transition vers une agriculture plus moderne, résiliente et équitable.
