Lors de la troisième session des Assises nationales sur l’intelligence artificielle, organisées à Salé sous le thème « L’intelligence artificielle et la durabilité : construire les écosystèmes économiques du Maroc de demain », le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a affirmé que l’intégration de l’IA dans le tissu industriel national constitue une garantie de croissance accélérée et d’innovation à grande échelle.
Selon le ministre, la feuille de route en cours d’élaboration par son département prévoit une exploitation de l’intelligence artificielle qui permettra de tripler les exportations industrielles, passant de 40 à 120 milliards d’euros à l’horizon 2030, tout en générant 1,5 million de compétences supplémentaires et en augmentant la valeur ajoutée moyenne du secteur de 25 % à 33 %.
« L’IA permettra d’analyser, de dupliquer et d’optimiser les idées, les processus et les scénarios de développement à moindre coût, levant ainsi les barrières entre l’idée et l’innovation », a-t-il déclaré, insistant sur la démocratisation de la créativité qu’elle rend possible.
Le secteur financier et industriel appelé à jouer un rôle central
Mohamed El Kettani, Président Directeur Général du groupe Attijariwafa Bank et Vice-Président du Groupement professionnel des banques du Maroc, a souligné pour sa part la nécessité de renforcer les mécanismes de financement dédiés aux entreprises opérant dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il a plaidé pour l’intégration du secteur bancaire dans l’élaboration de la future stratégie nationale de l’IA, à l’image de son implication dans le plan Digital Morocco 2030.
« Le système bancaire doit devenir un acteur moteur et un partenaire structurant pour accompagner les entreprises de l’IA », a-t-il souligné.
Une dynamique déjà en marche dans plusieurs secteurs
Prenant également la parole, Nawal Zine, membre du conseil d’administration de la CGEM et Directrice Générale de Rimini Exploration , a rappelé que le Maroc occupe actuellement le 42e rang mondial en matière d’adoption de l’intelligence artificielle. Ce positionnement a attiré l’intérêt de grandes entreprises internationales comme Oracle ou Huawei, qui ont ouvert des laboratoires de R&D au Maroc.
Elle a également mis en lumière l’essor de l’IA dans plusieurs secteurs clés, notamment les télécommunications, la finance, les transports ou encore l’industrie minière, où cette technologie a permis de réduire les délais d’exploration. En parallèle, l’IA contribue aussi à réduire l’impact environnemental des industries, notamment via une optimisation de l’usage de l’eau et de l’énergie.